jeu. Mar 28th, 2024

Par Jean-Pierre Boushira, Vice-President South, Benelux & Nordics chez Veritas Technologies

Alors qu’une nouvelle année commence à poindre, il est temps pour les services IT de faire le bilan et de se préparer aux prochaines actions à venir. Si la digitalisation accélérée et le travail hybride ont changé les conditions de travail de nombreux salariés, les équipes IT ont tout fait pour que les activités de leurs entreprises puissent perdurer. En 2021, ces experts ont fait de leur mieux pour garder le rythme en employant de nouvelles technologies et en mettant en place de nouveaux systèmes. Mais qu’en est-il de 2022 ? Voici les 8 grandes tendances qui semblent se dessiner pour l’année à venir.

Les entreprises devront revoir leur approche du cloud hybride

Lors d’une récente étude, 89% des personnes interrogées ont indiqué avoir accéléré leur passage au cloud au cours des 18 derniers mois. Ce constat souligne d’ailleurs l’impact sans précédent qu’a eu la pandémie sur le phénomène d’adoption du cloud. Cependant, alors qu’il ne s’agissait au départ que de savoir où les données seraient hébergées, il est maintenant question pour les entreprises de prendre de réelles décisions quant à leur stratégie de cloud hybride. Trouver l’équilibre entre le coût des solutions de cloud public et leur niveau de service sera un défi pour de nombreuses entreprises en 2022. Si l’on ajoute à cela la nécessité de prendre en compte la résilience aux ransomwares, il est clair que l’équilibre entre infrastructure physique, virtuelle et multi-cloud sera une décision très nuancée. Mais une chose est sûre : l’avenir des infrastructures sera hybride.

Kubernetes et la conteneurisation auront le vent en poupe !

2022 sera définitivement l’année des technologies Kubernetes et d’orchestration des conteneurs. Les premiers déploiements d’envergure devraient voir le jour au sein des environnements de production. Alors que nous sommes passés des infrastructures physiques à celles virtuelles puis au cloud, nous sommes maintenant prêts à passer aux microservices et aux conteneurs. Ces technologies permettront aux entreprises de bénéficier de tous les avantages qui leur ont été vendus lors de leur passage au cloud. En disposant d’applications diverses ou d’infrastructures informatiques vastes et complexes, elles pourront profiter de l’évolutivité et de l’élasticité du cloud pour réaliser des économies. Elles bénéficieront également d’une plus grande liberté de mouvement, et pourront passer aisément d’une architecture on-premises au cloud, ou encore d’un cloud à un autre. Certains des plus grands fournisseurs de cloud proposent déjà des solutions Kubernetes clés en main, notamment car les conteneurs facilitent la portabilité des données. En 2022, on peut s’attendre à ce que les entreprises soient de plus en plus nombreuses à faire appel à ce type de technologie.

Les dirigeants d’entreprises devront assumer les conséquences des attaques par ransomware

Les attaques par ransomwares se sont multipliées ces derniers mois et ont eu des effets dévastateurs aussi bien sur l’économie, la gestion de l’information ou encore sur la confiance des populations. Financièrement paralysantes et débilitantes, ces attaques – qui ont augmenté de +185 % depuis le début de l’année – devraient représenter 20 milliards de dollars de coûts d’ici la fin de l’année. Les enjeux autour de ces attaques ne cessent de croître, d’autant plus qu’elles représentent des opportunités particulièrement lucratives. D’ailleurs, celles-ci ont commencé à se concentrer sur les organismes/institutions essentielles comme les hôpitaux ou les chaînes d’approvisionnement alimentaire.

Il y a encore peu de temps, les conséquences d’attaque par ransomware se limitaient généralement à l’entreprise elle-même, sans inquiéter directement ses dirigeants. Mais maintenant que des vies humaines sont littéralement en jeu, les gouvernements interviennent et font monter les enchères. En 2022, il faut s’attendre à ce que les choses changent : les dirigeants pourront désormais écoper de condamnations lourdes (juridiques, pénales) en plus de perdre leur poste. C’est pourquoi, ils n’auront d’autre choix que de faire de la lutte contre les ransomwares leur préoccupation et leur priorité numéro un au cours de l’année à venir.

L’Intelligence Artificielle et le Machine Learning participeront à la protection contre les ransomwares

En 2021, le nombre d’attaques par ransomware n’a cessé de croître et n’a épargné aucun secteur d’activité. De leur côté, les pirates ont su développer leurs compétences. L’année prochaine, la sécurité et la protection des données alimentées par l’IA occuperont le devant de la scène, tant du côté des cybercriminels que celui des entreprises qui s’efforcent de les tenir à distance. À mesure que les hackers développent des menaces capables de s’adapter automatiquement pour éviter d’être détectées, les organisations réagiront en utilisant l’IA et la technologie ML pour sécuriser les infrastructures et protéger les données. Ces outils apprennent et s’améliorent en permanence automatiquement, et ce bien plus rapidement que les humains ne pourraient espérer les mettre à jour.

Les employés seront davantage sensibilisés à la notion de cybersécurité

L’ascension fulgurante des ransomwares a mis en lumière les dangers que représentent les logiciels malveillants, et a propulsé la cybersécurité au rang de sujet critique pour les entreprises. La diffusion dans les médias d’informations des récentes attaques a aidé le salarié lambda à prendre conscience de l’existence des attaques par ransomware. Il est dons désormais plus ouvert et réceptif à recevoir une formation pour apprendre à se défendre contre elles. C’est alors l’occasion idéale pour les entreprises de faire adhérer leurs employés à leur stratégie de protection. Ce qui tombe bien, car ils n’ont jamais été aussi exposés aux risques. En 2022, les employés doivent s’attendre à une forte augmentation des communications sur la protection des données et sur la manière dont ils peuvent participer à leur protection et à celle de leur entreprise.

La generative IT participera à la création d’une nouvelle catégorie de données

Les technologies liées à la réaffectation et à la combinaison de contenu – pour en générer de nouveaux, sont sur le point d’exploser. Gartner prévoit d’ailleurs que la generative IT passera de 1 % des données aujourd’hui à 10 % de toutes les données d’ici un peu plus de 3 ans. Même si elles sont intéressantes, ces nouvelles catégories de données devront être gérées et protéger par les entreprises. La mise en place des bons outils de classification pour garantir la gestion de leur cycle de vie et leur stockage conforme sera essentielle à la réussite de ces projets. Dans le cas contraire, ces données pourraient devenir de futures dark data.

L’informatique décisionnelle nécessite le nettoyage des données

La pénurie mondiale de compétences informatiques fait déjà des ravages. En effet, d’après une étude récente, l’entreprise moyenne devrait embaucher 24 spécialistes IT supplémentaires à temps plein rien que pour assurer la sécurité des projets en cours et faisant écho à la pandémie. L’année prochaine, l’IA et le ML devraient permettre de réduire la pression exercée sur les équipes IT. Mais, pour que ces technologies ne puissent intervenir dans la prise de décision, les données doivent être préalablement nettoyées et dédoublonnées. Et pour cause, des données inadéquates engendreraient une mauvaise performance de l’IA et favoriserait la prise de mauvaises décisions. Malheureusement, 35 % de toutes les données d’entreprise sont à l’heure actuelle des dark data – autrement dit, la personne qui les gère ne sait pas ce qu’elles sont réellement. Avant de pouvoir tirer une réelle valeur de l’informatique décisionnelle, les entreprises devront faire la lumière sur ces dark data et s’assurer que les informations sur lesquelles elles fondent leurs décisions sont correctes.

Le travail hybride va intensifier la pression exercée sur le service IT

Le second semestre de 2021 fut positif pour le marché de l’emploi. De nombreuses entreprises se sont rendu compte que, pour conserver et attirer de nouveaux talents, elles devaient offrir une plus grande flexibilité de travail. Concrètement, elles doivent permettre à ceux qui préfèrent travailler à domicile de le faire ou aux autres de retourner au bureau. Pour le personnel IT, cela signifie plus de complexité et moins de prévisibilité. Pour que le département IT (déjà mis à rude épreuve) puisse survivre et prospérer, il devra abandonner les solutions ponctuelles qui ne fonctionnent que pour un seul cas d’utilisation, et adopter des plateformes capables de les prendre en charge dans des environnements de plus en plus hétérogènes. Sans cela, il risque de se retrouver noyé sous les charges administratives et de gestion en 2022.

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